• Arts martiaux traditionnels et non-violence

    Aujourd'hui, dans notre société relativement paisible, même si les risques d'agression sont faibles, l'aspect défense peut malgré tout en partie justifier la pratique des arts martiaux. Acquérir davantage de confiance en soi est en effet souvent une des motivations qui amènent à pratiquer l'art du combat. Dans les écoles traditionnelles d'arts martiaux pour lesquelles la dimension sportive est accessoire, cet aspect self-défense n'est pas gommé. Les pratiquants se voient enseigner des techniques souvent redoutables et c'est précisément l'efficacité de ces techniques qui, comme pour les experts d'autrefois, conduit le pratiquant à se poser la question du respect de la vie. Rappelons que les philosophies qui imprègnent les arts martiaux sino-vietnamiens ( le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme) sont des pensées qui, comme tous les grands courants philosophiques et spirituels, prônent la compassion. Par conséquent, dans le cadre de cette éthique profondément humaniste, l'art martial peut exceptionnellement être utilisé pour la défense de soi ou d'autrui mais en aucun cas il ne doit l'être inconsidérément. En d'autres termes, la fin ne justifie pas les moyens et l'intégrité physique de l'agresseur doit dans la mesure du possible être sauvegardée. Comme aimaient à le rappeler certains maîtres, la vraie victoire est celle que l'on obtient sans affrontement. Nous sommes ici au cœur de la philosophie de la non-violence ...

    © Centre Thai Binh


  • L'Ecole Thai Binh Long Hô Môn

    Dans le nom de l'école Thai Binh Long Hô Môn, Thai Binh "Grande Paix" se réfère à l'idéal chevaleresque de ces maîtres des temps anciens qui avaient choisi de se mettre au service des pauvres et des opprimés. L'idéal de la Grande Paix se rapporte donc à la quête de Justice et de Paix sociale que de grands maîtres s'étaient donnés comme mission et pour laquelle ils luttèrent sans relâche dans un monde inévitablement imparfait et trop souvent dominé par la barbarie. Au-delà de la lutte sociale et politique à laquelle certains maîtres se sont voués, l'idée de Grande Paix nous invite à la nécessaire recherche de paix intérieure car l'enseignement des sages nous rappelle que la violence dont souffre une grande partie de l'humanité trouve son origine dans le coeur tourmenté de l'Homme et dans la violence ordinaire qui vit en chacun de nous. Il convient donc, avant toutes choses, de commencer par travailler sur nous-même, pour apaiser notre colère intérieure, ne plus donner prise à nos peurs, pour devenir plus clairvoyants quant aux enjeux essentiels de l'existence et avoir suffisamment confiance en la vie pour maîtriser notre conduite et avancer dans l'existence avec détermination et ténacité.

    © Centre Thai Binh


  • Vo Dao, une voie de réalisation

     

    Au-delà de la dimension purement martiale, la pratique des arts martiaux traditionnels peut aussi être appréhendée comme une quête libératrice. A l'Ecole Long Hô, cette quête n'est pas tant un combat contre soi-même, comme on l'entend dans beaucoup d'écoles, qu'un cheminement au cours duquel nous nous confrontons à nos démons personnels, utilisant diverses stratégies pour ne plus leur être soumis. Il s'agit bien là d'une lutte mais celle-ci se trouve placée sous le sceau de la bienveillance vis à vis de nous-même. La pratique martiale permet d'exercer notre mental pour mener à bien cette mission essentielle à notre bonheur tout d'abord puis, par voie de conséquence, bénéfique à nos proches et modestement peut-être aussi, au monde.

    A l'égal d'autres activités humaines bien sûr, la pratique des arts martiaux renforce la volonté, développe l'esprit de persévérance et de décision. Plus largement et plus durablement que toute pratique compétitive, sans doute, l'art du combat conçu comme une voie (Dao) de réalisation aide le pratiquant (Vo Sinh) à construire la confiance en lui-même et nourrit l'estime de soi. Imprégnés du principe de réalité autant que de considérations éthiques, les arts martiaux traditionnels nous aident alors à trouver notre propre chemin dans la jungle du monde, un chemin jonché d'obstacles et de dangers qu'il convient de bien identifier pour nous préserver, mais un chemin également parsemé de fruits merveilleux que nous pourrions bien ne pas voir et dont il nous faut apprendre à goûter les saveurs.

    © Centre Thai Binh

     





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